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ROMANS

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KESSEL Joseph, L’armée des ombres, Pocket, 2001

Londres, 1943, Joseph Kessel écrit L'Armée des ombres, le roman-symbole de la Résistance que l'auteur présente ainsi :

" La France n'a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n'a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie. (...) Jamais la France n'a fait guerre plus haute et plus belle que celle des caves où s'impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d'où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres.

GARY Romain , La promesse de l’aube, paris, Gallimard, folio, 1960

-Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France tous ces voyous ne savent pas qui tu es !
Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là.Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports :

- Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

VERCORS, Le silence de la mer, livre de poche, 1967 En 1941, Jean Bruller, dessinateur et graveur, crée dans la clandestinité Les Éditions de Minuit, qui publient en 1942 une nouvelle intitulée "Le Silence de la mer". Ce récit marque le début de la carrière littéraire de son auteur, Jean Bruller lui-même, qui le signe de son nom de résistant, Vercors. Poussant la sobriété aussi loin que possible, Vercors y met en scène la résistance passive et muette qu'un homme et sa nièce opposent à l'envahisseur, représenté ici sous les traits d'un officier allemand ayant réquisitionné une chambre chez eux. Werner Von Ebrennac, musicien cultivé, élégant et extrêmement civilisé, croit en la fraternité des peuples et pense qu'au sortir de cette guerre, la France se relèvera plus grande que jamais. Issu d'une famille de tradition francophile, il tâchera de se faire accepter par ces deux personnages qui, malgré eux, ressentent toute la noblesse d'âme de leur ennemi. Jusqu'au jour où le silence, dont on pouvait croire qu'il dissimulait, tel celui de la mer, le grouillement de toute une vie en profondeur qui n'attendait que la délivrance, change de nature et devient un silence de désespoir et de mort. 

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